Qui se ressemble s’assemble, avec un pervers narcissique ?

Qui se ressemble s’assemble

Peut-on dire « Qui se ressemble s’assemble », à la victime d’un pervers narcissique ? Ce proverbe tiré du latin Pares cumparibus congregatur, autrement dit « Les pareils se réunissent à leurs pareils », s’applique-t-il à de telles situations ?

Est-ce réellement par ressemblance qu’un couple se forme ? Faut-il avoir la même mentalité, les mêmes névroses, ou bien encore les mêmes troubles pour se supporter l’un l’autre ? Le sociopathe manipulateur trouve-t-il chaussure à son pied en un autre pervers narcissique qui s’ignore ?

Certains sautent le pas en déclarant que vous, les victimes, avez la même énergie que les pervers narcissiques, comme si, finalement, vous étiez vous-mêmes des pervers narcissiques en devenir ou, à tout le moins, en avez le potentiel.

Pour écarter définitivement cette idée tout à fait effrayante, et rejeter un proverbe qui semble bien malheureux, il faut nous intéresser à ce qui distingue justement le pervers narcissique de sa victime. Cela ne repose pas sur une ou deux choses marginales, mais au contraire sur neuf caractéristiques précises.

Le refoulement des émotions

Nous sommes des êtres d’émotions. La musique que nous écoutons ou que nous jouons, les films que nous regardons, les livres que nous lisons, sont tous des réservoirs à émotions. Ils sont le véhicule qui nous permet de ressentir des choses, de vivre une expérience enrichissante.

Le pervers narcissique fait l’économie des émotions. Il en est comme déconnecté. Il les refoule en permanence, et reste un être froid. Ce premier trait de caractère de la personne toxique, est celui qui caractérise le plus profondément le pervers narcissique. Il est celui qui ne ressent rien, qui ne fait que feindre le ressenti. La victime d’un pervers narcissique n’est pas dans ce jeu d’acteur. Vous ne montez jamais sur la scène des faux-semblants. Vous ressentez, vous aimez, vous vous réjouissez, vous vivez. Vous êtes le contraire de cette personne toxique qui s’accapare votre existence.

De la serviabilité à la servitude

C’est le drame de la victime d’un pervers narcissique, celui de la serviabilité. Le pervers narcissique aime les femmes de qualité. C’est pour cela qu’il est avec vous. Il vous utilise pour mieux vous manipuler, et surtout, pour vivre à vos dépens.

Il est égoïste, au sens le plus profond du terme. Il est important de rappeler ce qu’est l’égoïsme :

« Attachement excessif porté à soi-même et à ses intérêts, au mépris des intérêts des autres. »

Votre éducation, comme pour beaucoup de victimes de pervers narcissiques, vous a appris à toujours dire « oui », à toujours être disponible, à faire passer votre propre personne après celle des autres. L’effacement, la mise sous silence de votre propre volonté n’est pas le remède contre l’égoïsme.

L’égoïsme, c’est le mépris des intérêts des autres. C’est aller à l’encontre des autres en leur portant atteinte. Penser à soi est rarement un égoïsme pur. Exprimer ses envies et dire que l’on n’a pas envie de faire telle chose plutôt que telle autre, ne constitue en rien l’égoïsme. Or, c’est justement sur cette éducation, et cette absence de compréhension de ce qu’est réellement l’égoïsme, que joue le pervers narcissique pour mieux vous dominer, vous faire culpabiliser. La personnalité toxique transforme votre serviabilité en servitude.

Les victimes de pervers narcissiques ont un quotient émotionnel élevé

Le quotient émotionnel se traduit par la « capacité à percevoir ses propres émotions ainsi que celles des autres, à les comprendre et à les utiliser à bon escient (notamment pour atteindre un objectif clairement défini). »

Les victimes de pervers narcissiques sont des femmes qui font de leurs émotions la pierre d’achoppement de leur personnalité. Parce que nous sommes des êtres d’émotions, notre sensibilité est une force.

Beaucoup pensent qu’être sensible est une faiblesse, alors qu’en réalité, la sensibilité est exactement ce qui donne de la force à la vie. A l’inverse, le pervers narcissique n’a aucune sensibilité, aucune empathie.

Il ressemble plus à une entité qu’à un homme. Il est comme le Léviathan de Hobbes, ou l’Etat de Nietzsche : il est « le plus froid de tous les monstres froids ». Sa personnalité toxique est votre Léviathan !

La malhonnêteté est l’apanage du pervers narcissique

Un trait de caractère se retrouve toujours chez les victimes de pervers narcissiques : l’honnêteté. Vous êtes toujours animée par un important sentiment de justice, c’est pourquoi le pervers narcissique vous a choisie comme compagne.

Vous avez à cœur de respecter une justice distributive, qui consiste à donner à chacun la part qui lui revient. En cela, vos qualités permettent à un groupe de vivre ensemble, de faire société.

Cette idée, de « faire société », est importante, car elle permet de distinguer l’essentiel : la victime du pervers narcissique possède les qualités qui rendent possible la vie en groupe, et donc la vie humaine elle-même.

A l’inverse, la malhonnêteté caractérise le pervers narcissique. Il n’est pas seulement malhonnête envers les autres. Il trompe non seulement ceux qui l’entourent, mais il se trompe également lui-même.

Le pervers narcissique ne peut pas se remettre en question

Toute personne normale connaît des évolutions au cours de son existence :

  • De sa pensée,
  • De sa capacité à gérer ses émotions,
  • De son comportement.

C’est la devise philosophique du « Connais-toi toi-même », qui était inscrite sur le fronton du temple d’Apollon à Delphes. Celle qui permet de se remettre en question, et d’évoluer avec l’expérience des années, en apprenant à se connaître par l’introspection.

Le pervers narcissique est dépourvu de cette capacité introspective. Il est dans une éternelle minorité :

  • Il est faible,
  • Il ne veut pas voir ses défauts,
  • Il se croit parfait.

Cette absence de capacité à se remettre en question est l’un des signes de la personnalité narcissique, qu’il ne faut pas confondre avec le simple fait d’être obtus. Tous les hommes butés ne sont heureusement pas des personnalités toxiques.

Le pervers narcissique est irrespectueux

C’est encore un contraire qui réunit la victime et le pervers narcissique, celui du respect. La victime d’un pervers narcissique est très souvent une femme respectueuse :

  • Respectueuse de la famille,
  • Respectueuse des traditions,
  • Respectueuse de son conjoint,
  • Respectueuse d’elle-même.

A l’inverse, le pervers narcissique est un être irrespectueux, qui non seulement ne respecte pas les autres, mais n’est pas même respectueux de lui-même. Il va à l’encontre de l’intérêt de sa conjointe et de sa famille. Pourtant, vous êtes encore une fois son opposée. Vous êtes emprunte de respect, et il le sait. C’est pour cela qu’il veut vous manipuler en vous faisant croire que lui refuser quelque chose revient à lui manquer de respect. Il veut vous faire croire qu’il vous prend en faute, pour mieux vous culpabiliser.

Le pervers narcissique est ingrat

Comment le pervers narcissique vous maintient-il entre ses griffes ? Comment vous enserre-t-il pour vous masquer tout autre horizon, autre que lui-même ? En étant ingrat. En prenant ce que vous lui donnez d’amour, d’affection, et en ne vous rendant rien en retour.

Le pervers narcissique a un cœur noir, qui ne renvoie rien des attentions que vous lui portez, mais qui est toujours prompt à vous accuser. Au premier refus de lui donner ce qu’il croit être un dû, il parlera de ce qu’il a déjà fait pour vous, des dix dollars qu’il vous a donnés tel jour, à telle heure, alors que vous, vous ne faites rien pour lui. A l’inverse, vous êtes reconnaissante, et il le sait. Il en joue avec vous. Il sait vous donner quelques caresses, au bon moment, pour mieux assurer son emprise et vous le rappeler plus tard.

Le pervers narcissique est un être irrationnel

Les explications que donne un pervers narcissique, rarement sur son propre comportement, mais bien souvent sur le comportement des autres à son égard, sur votre comportement, n’ont aucun sens. Le premier mot qui vient à l’esprit dans ces circonstances est celui de la folie.

Le pervers narcissique est un homme qui, lorsqu’on le connaît dans son intimité, passe bien plus souvent pour un fou que pour une personne saine d’esprit. Au point que l’on peut se demander s’il vit dans la même réalité que la nôtre.

Ce n’est pas le cas. Nous sommes logiques, il est déraisonnable, irrationnel. Il habite une réalité qui est la sienne, et de laquelle nous ne pouvons être qu’exclues. Ses réflexions sont latentes, sournoises, et ont très souvent les fausses apparences de la vérité. Toutefois, elles ne résistent jamais à l’analyse.

Le pervers narcissique n’a ni pardon ni compassion

Ce qui forme le socle de la vie en société, c’est notre capacité à nous pardonner les uns les autres, à user de compassion envers ceux qui en ont besoin. C’est justement ce que vous faites envers le pervers narcissique.

Vous pardonnez ses errements, ses comportements grossiers, voire grotesques, et le plaignez bien plus que vous ne le haïssez. Le pourriez-vous seulement ? Non, car vous avez de la compassion à son égard. Et, après tout, n’est-ce pas même de votre faute ?

C’est ce qu’il a insinué en vous. Une culpabilité qui vous a fait perdre, insidieusement, la confiance que vous portiez en vous-même. Plus vous avez perdu cette confiance en vous, plus vous êtes devenue dépendante de lui, de son outrageuse confiance en lui-même.

Cette personnalité débordante, qui vous ronge l’âme, vous a happée insidieusement jusqu’à vous donner cette impression fausse, que vous n’êtes rien sans lui.

Conclusion

Le pervers narcissique est un être foncièrement méchant, qui tire de vous sa force. Il aime vos qualités et en est jaloux, car il en est dépourvu. Il les envie, mais en même temps veut les détruire. Voici la méchanceté.

L’homme méchant, dit le Larousse, est celui qui « fait intentionnellement du mal à autrui, qui cherche à nuire ».

Pour mieux mettre en évidence ce vers quoi il faut tendre, et mettre un peu plus en lumière le comportement méchant du pervers narcissique, il faut s’en remettre aux deux premiers principes de l’amour libre de Fourrier :

  • « Ce qui fait plaisir à plusieurs personnes sans préjudicier à aucune est toujours un bien sur lequel on doit spéculer en Harmonie. »
  • « Autoriser tout ce qui multiplie les liens et fait le bien de plusieurs personnes sans faire le mal d’aucune. »

En ayant toujours à l’esprit ces principes sains de la relation amoureuse, l’on se rend compte que la gentillesse n’est pas de toujours dire « oui » à l’autre, mais de savoir aussi penser à soi. Ce n’est pas le chauffeur de bus, le buraliste, ou votre patron qui va penser à vous. Personne ne peut éprouver la fatigue de l’autre, la soif de l’autre, ou la faim de l’autre.

Bien vivre, c’est penser à soi sans préjudicier aux intérêts de l’autre, de son mari, de ses enfants, de ses parents, de ses amis. Les occasions sont pléthores, ou préférer aller marcher en forêt, partir danser au bal ou en boîte de nuit, se ménager du temps pour lire un livre, ne préjudicie pas aux intérêts de ceux qui nous entourent. La bonne vie, la vie heureuse, c’est celle qui fait sienne l’adage latin In medio stat virtus, qui signifie que la vertu se tient au milieu. La vie vertueuse est la vie équilibrée. Ainsi, de la négation du proverbe « Qui se ressemble s’assemble », nous arrivons à la base de ce qu’est une vie harmonieuse et heureuse : l’équilibre.

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