Comment quitter un pervers narcissique quand on est un sauveur?

Dans le triangle de Karpman se joue une relation toxique entre sauveur, bourreau et victime. C’est une relation toxique où les acteurs jouent leur rôle souvent de manière inconsciente. Dans cette relation toxique, les personnes piégées dans le triangle glissent d’un rôle à l’autre.  Le bourreau est celui qui fait du mal aux autres; la victime a tendance à se victimiser et n’assume pas ses responsabilités. Le sauveur est typiquement la personne qui a besoin “d’aider”, de résoudre les problèmes de l’autre et d’oublier les siens.

La relation Sauveur-Victime

Il est tout à fait correct d’aider les autres et de prendre en compte leurs besoins. Cependant, le sauveur sacrifie ses propres besoins en aidant l’autre, il ne vit que pour l’autre. Le sauveur est une personne qui aime donner (donneur), il va donc inconsciemment chercher une personne qui souhaite recevoir, qui aime qu’on s’occupe d’elle, qu’on règle ses problèmes, etc. Cette personne qui aime recevoir (receveur) a tendance à ne pas donner. Elle cherche consciemment ou inconsciemment un sauveur pour recevoir de l’amour, du respect, etc. Et donc donneur et receveur sont naturellement attirés l’un par l’autre car ils se complètent, ils vibrent la même énergie.

En général, le receveur, pense que le sauveur est une personne altruiste et formidable,  elle souhaite donc faire durer la relation le plus possible. En réalité, ce comportement détruit la relation; le sauveur la fragilise bien qu’il ait de bonnes intentions. La relation est déséquilibrée et ne peut donc pas fleurir.

Une relation malsaine

En ne faisant que donner à l’autre sans rien recevoir en retour, le sauveur finit par se fatiguer et avoir de la colère et du ressentiment envers l’autre. Cela établit aussi  des habitudes et attentes malsaines de la part du receveur, qui avec le temps considère que certaines choses lui sont dues. Si par exemple le sauveur a l’habitude de faire le dîner et la vaisselle tous les soirs pour faire plaisir au receveur, ce dernier se mettra en colère le jour où le sauveur décide de ne pas faire ces choses. Similairement, si un parent cherche à toujours “aider” son enfant à résoudre des problèmes ou gagner des jeux, l’enfant n’a pas l’opportunité de développer des capacités et sa résilience. Bref, à trop vouloir aider, le sauveur finit par faire plus de mal que de bien.

Alors pourquoi est-ce que le sauveur est coincé dans ce rôle et ces habitudes malsaines? 

En faire trop pour compenser le manque d’estime de soi

Ce modèle de comportement est enraciné dans la conscience du sauveur. Il provient de son enfance, il a été programmé à agir de cette manière. Derrière le masque de sauveur se cache une personne qui manque de confiance en soi, qui est persuadée qu’elle ne peut pas être aimée si elle ne se sacrifie pas pour l’autre. Elle compense donc ce manque d’estime et de confiance en soi en se pliant aux besoins de l’autre pour “mériter” son amour. Elle en fait beaucoup trop et cherche à se faire aimer pour ses actions et non pour ce qu’elle est. “Je ne suis pas assez bien pour être aimé par l’autre alors je vais lui offrir plus de sexe, plus de cadeaux, faire plus de tâches pour qu’il m’aime…” Ce type de relations ne fonctionne pas puisque l’intention derrière les actions est négative et axée sur le manque.

Le sauveur investit également absolument tout son temps, énergie, mental et pensées pour l’autre. Certains vont  même jusqu’à abandonner leurs études ou carrière pour se consacrer aux projets de l’autre. Ceci crée petit à petit un sentiment d’injustice chez le sauveur car il est épuisé, il fait beaucoup pour l’autre sans rien recevoir en retour. L’autre peut aussi avoir tendance à se décharger émotionnellement sur le sauveur, c’est-à-dire parler constamment de ses problèmes, frustrations et traumatismes … Cela a un impact négatif sur le sauveur qui n’est pas forcément formé à gérer toute cette décharge émotionnelle. La relation est ainsi détruite car elle n’est pas construite sur l’échange, le partage et l’entraide.

Une relation réussie est basée sur le partage

Les couples qui fleurissent prennent soin l’un de l’autre sans négliger leurs besoins individuels. Ils s’aident l’un l’autre mais s’aident aussi eux-mêmes. En tenant en compte des besoins de l’autre et de soi, le couple construit une relation solide et est plus soudé.

La notion de “voie du milieu” des enseignements bouddhistes est très intéressante ici. Il est important de songer aux besoins de l’autre mais aussi à nos propres besoins, de considérer la vérité de l’autre mais aussi notre propre vérité. Pour une relation réussie, il faut apprendre à communiquer vos besoins à l’autre, comment vous voulez être aimé, comment il peut vous aider… La communication dans le couple est vraiment essentielle.

Si vous êtes un sauveur ou une sauveuse, qu’est-ce que ça vous fait de demander à l’autre de vous aider, de combler vos besoins ? Quelles pensées cela fait émerger ? Est-ce que c’est “ah non ça ne va pas être correcte” ; “je vais me sentir faible”…  Quelles excuses vont vous empêcher de demander de l’aide ou exprimer vos besoins à l’autre?

Il est vraiment important de dépasser ces pensées négatives et adhérer à la croyance que vous avez le DROIT de demander à l’autre de vous aider. Si vous pensez être défectueux et indigne de l’amour l’autre, il est primordial que vous travailliez sur votre amour de soi. La technique du miroir est un bel outil qui peut vous aider à développer votre amour de soi. Cela peut être un processus difficile et long, mais vraiment essentiel à votre bien-être.

Maintenant, que se passe-t-il si vous êtes en relation avec un pervers narcissique?

Si vous avez déjà construit votre estime et croyances positives, avez-vous demandé à votre partenaire de vous aider? de prendre en charge une partie des tâches ménagères par exemple? Quelle a été sa réaction?

Si votre partenaire s’oppose systématique à améliorer votre relation déséquilibrée, c’est peut-être une personne toxique. Un partenaire toxique refusera de prendre soin de vos besoins, de partager les tâches, de vous aider, de vous soutenir dans vos projets. Vous allez toujours être la personne qui fait tout pour l’autre sans rien en retour.

Lorsque vous réaliserez que vous n’êtes pas dans une relation épanouissante, un déclic se produira. Vous chercherez surement à quitter la personne toxique et à trouver un partenaire qui vous aime, qui partage les tâches et responsabilités de manière égalitaire et comble vos besoins. C’est ainsi que vous aurez une relation qui vous aide à grandir et vous rend heureux!

Thierry Zibi
Votre guide pour Sortir Grandi d’une relation toxique
Formation en ligne: Pour Sortir Grandi d'une Relation Toxique
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